Augure du poème
Ami
Je sais tout
Je consume ma vie par la fin
Déjà déniaisé
désabusé
et désavoué
Qu'importe car je sais tout
Déjà
Et toi mon ami
Sois dupe du marché de dupes qu'est la vie
Amoureuse Formidable Charybde en Scylla
Ou pire
Elle M. ma joie prisonnière
Je consume ma vie par la fin
Et comme un vieux grave
Je la conte aux petits enfants
Un jour m'est instant
Eternel
Qui enroule l'évanescence de sa vigueur autour du regard
Qui cèle le chiffre de la courbe
Et ma poésie n'augure rien
Qui puisse être
À la fois cheval
Et homme
Terre
Et nuage
Et goutte d'eau
Ou étincelle
Et bleu ou rouge avec du blanc sous mon coeur vert
Ou montagne couverte de forêt au soleil levant
C'est pourquoi aujourd'hui
ce soir
comme demain
J'attends
Le souffle léger qui délie comme l'enclume lourde et tranquille invite le fer rouge à devenir autre
Invisible épine en ma chair torturée
Qui attendais-je ?
Leurre du soir
Les nuits de pleine lune où le vent est de velours
Le ciel inondé d'espoir
Et le feu inutile
Tant la chair de la terre est heureusement amante
Que guettes-tu
Croupi d'ignorance et de terreur mêlés ?
Le rêve devenu fébrile
Dans la passion limoneuse où vibraient d'invisibles atours
Deux êtres se tenaient debout
Face à face
Une main voila un visage
Les lèvres dans un silence nouèrent l'image des corps
Reflétés dans l'Orient de leurs yeux
Tandis que tangua
Dans le rythme de ses hanches
La tacité mélopée du don impossible
Leur regard naquit d'une cendre lumineuse
Inventive de leurs maux
Insinuante jusque dans leurs mots
Incertaine est la présence signale la cendre
Dans la politesse du matin
Pourtant
-Croire-
L'air que tu habites
L'étoffe fasèye qui ceint tes hanches.
J'ai volé des gestes qui te rendaient plus souveraine encore que ta couronne de beauté.
L'amour m'a requis. Je n'aurais pu reculer l'heure pressante de son appel sans me perdre, encourant alors les peines d'une joie clandestine.
Faute de toi
Vie théâtre obscène du manque
Tu me manques tu le sais
Dans les rues
Où feint la commune lumière
Des avrils et des octobres
Libérer quelque parfum
Qui serait le tien
Je voudrais
Faute de toi
Étreindre un arbre
Belle et lasse infortune